I finished reading Proclus’ essay commentaries on the Republic at the beginning of the month, an exciting accomplishment because I was worried at the beginning of embarking on the French version that my language skills wouldn’t be enough to get me through it. (I was totally lost during the last essay that pulled in a lot of Aristotle, but by the time I get to rereading it after poking at Aristotle, the English translation will be out or my French will be way better.) There are a few quotations I want to preserve.
Before I get overexcited about French-language passages, if you have not yet donated time or money to an organization fighting racism, there are many groups that could use your help, especially if you can make recurring monthly donations and/or actions. Here are some places to start.
Some Quotations from Proclus’ Essay on the Myth of Er in the Republic
(Note: If you see typos in the French, I used Google lens to copy them into a Google doc from my phone’s photographs of the physical book pages and then proofread them, so I probably missed some mistakes.)
D’autre part, si c’est un fait qu’il a admis que les âmes héroïques sont séparées par essence de celles qu’on nomme simplement humaines, il est permis de conjecturer qu’il fait descendre ces âmes-là jusqu’à l’humanité seulement, de même qu’il fait descendre les âmes humaines jusqu’aux bêtes. Or que ceci soit conforme à Platon, tu pourrais le tirer d’abord de ce qui a été dit en ce traité (III 391 D I ss.) contre les mythoplastes, des blâmes à eux infligés de ce qu’ils représentent les héros comme nullement meilleurs que les hommes et leur rapportent des passions qui ne 15 conviennent qu’aux hommes. Ensuite, du fait que, dans le Cratyle (397 D 10), il a placé la race des héros au milieu des démons et des hommes, ayant établi que les héros sont autant supérieurs aux hommes que les démons le sont, par essence, aux héros. Outre cela, de ce qui a été défini dans les Lois (IV 717 B3 ss.), là où il a approuvé, pour ses « nourrissons », qu’ils confèrent aux sanctuaires et sacrifices des « fils des dieux » mêmes honneurs qu’à ceux des dieux et démons : il range ainsi à la suite dieux démons héros hommes, avec des cérémonies distinctes, et pose quatre classes d’âmes, divine démonique héroïque humaine, de même qu’il l’a déterminé dans le Cratyle quand il examinait leurs noms (397 G 5-399 C 6). Si donc on a eu regard à ces textes et autres pareils, qui sont une masse, on pourrait bien conjecturer que Platon ne fait pas descendre dans les bêtes les âmes des héros, qu’il appelle « fils des dieux », comme les âmes des hommes — elles ne se différencier aient plus par essence, si elles subissaient mêmes peines que les âmes nommées humaines —, mais les fait passer à des vies d’hommes, tout comme il ne fait pas non plus passer à des vies d’hommes les âmes démoniques, car elles ne peuvent tomber dans la génesis.
Proclus, Commentaire sur la République, Essai 16, trans. Festugière, 331.7-332.4
This is an interesting passage about heroes where it is argued that heroes could descend to the rank of human beings (in generation), but could not be incarnated as animals. Proclus, like he did back in the earlier essays on the Republic, discusses the inappropriateness of myths about heroes — creators of myths give them human passions and flaws when, in actuality, the heroes are closer to the Gods due to their essences. The Gods ⤵ Daimones ⤵ Heroes ⤵ Mortals hierarchy is also discussed here.
Maintenant, que des âmes humaines passent d’un animal à l’autre, des faits historiques contemporains, un peu antérieurs à nous, l’ont montré. Il est sûr du moins que Nestorius, ce grand hiérophante, est dit, étant allé à Rome, y avoir entendu une dame, l’une de celles à la robe bordée de pourpre, lui raconter sur elle-même — c’est à peine si elle consentait à parler, et elle pleurait au souvenir de ses vies passées — que, dans des révolutions astrales antérieures, elle avait été à Adasmastè en Attique une petite esclave au service de cabaretiers, qu’elle y était excessivement oublieuse des ordres que, chaque fois, lui donnaient ses maîtres, et qu’elle gémissait sur ses oublis, autant que, lorsqu’elle racontait la chose, sur le souvenir qu’elle en avait. Elle avait donc eu commerce avec un fantôme, lui avait demandé de la mémoire, l’avait obtenue sur sa demande, et, ceci obtenu, s’était souvenue ensuite de tout ce qui désormais lui avait été ordonné. Après cette vie-là, elle était devenue, autant qu’il lui souvenait, l’âme d’un chien, et, désespérée de cette union, avait poussé le chien du haut d’un toit, voulant se débarrasser du lien. En punition de ce crime contre le chien, elle était entrée dans un serpent, et, prenant en haine le fait d’animer une telle bête, l’avait tué en l’étendant sur le sol devant un char qui passait. Le serpent, coupé en morceaux, avait péri, et après le serpent elle était devenue une ourse. Une fois achevé le temps fixé par le Destin pour sa vie avec l’ourse, elle était entrée dans un être humain. Cette dame donc, Nestorius, avec l’assistance des dieux, la guérit et de ses souvenirs et des larmes qu’elle versait sur eux, et lui fit prendre meilleures espérances sur l’avenir. De tout cela, on doit conclure qu’il se fait, par décret de justice, des passages d’une bête en l’autre, et à cause des crimes commis, dans des bêtes plus féroces, et qu’il y a, même chez les bêtes, criminalité et vertu, et que veillent sur toutes choses une Justice et une Loi.
Proclus, Commentaire sur la République, Essai 16, trans. Festugière, 324.11-325.10
The above is a really interesting reincarnation story. The first time I read it, I wasn’t sure I understood properly; the second time, I was like, WHAT. It is a shocking story about a soul that, after a human life (a slave of innkeepers), reincarnates as a dog, but le doesn’t want to be a dog, so le kills it. In punishment, the soul becomes a serpent in ler next life — le kills that one, too. Finally, le becomes a bear and responsibly does the bear thing (which, oddly, reminds me of girls playing the bear in that Attic life milestone ritual?) before reincarnating as a human being again. Note that human lives are privileged over animal lives for this entire narrative.
Or il semble que le poème inspiré (Od. XXIV 2 ss.) ait pensé de même quand il dit que, par sa verge — il l’a dite « d’or » et il a donné au dieu l’épithète « à la verge d’or » — Hermès, qui dirige certaines descentes et remontées des âmes, « tantôt charme les yeux des mortels » comme s’il les endormait, « tantôt les tire du sommeil ». Ainsi la descente des âmes dans la génesis, le poème lui aussi l’appelle « sommeil », et la remontée qui se fait de la génésis à l’intellection par le ressouvenir des Êtres vrais, il l’appelle « réveil » hors de cette torpeur qui avait relâché en nous les puissances de la vie intellective, comme le sommeil animal relâche les puissances de la vie sensitive. Et ceci convient bien au Chef de la classe Angélique [Hermès], de relier les choses d’en haut à celles d’en bas par les descentes des âmes, et les choses d’en bas à celles d’en haut par leurs remontées.
Proclus, Commentaire sur la République, Essai 16, trans. Festugière, 351.7-20
This part describes Hermes as the leader of the angelic class who conducts souls down and back up, drawing on the part of the Myth of Er where everyone falls into a deep sleep just before reincarnating. Sleep, of course, is one of Hermes’ offices; he is also the guide of souls.
Après cela, Socrate dit en conclusion que « le conte a été sauvé et n’a point péri » (621 B 8) et qu’« il nous sauvera nous-mêmes si nous y ajoutons foi » (621 G 1). En ce cas en effet, « nous ne souillerons pas notre âme » (621 C 2) en nous livrant à des actions impies, et « nous franchirons du Léthé » (621 C 1 s.), par quoi Platon suggère heureusement ce fleuve de nouveau à mots couverts toute la génésis, d’où vient pour les âmes ce terrible oubli et des choses divines et d’elles-mêmes. Pour l’instant en effet, nous vivons en ce fleuve du Léthé, et il nous faut le franchir en nous débarrassant de l’oubli qui lui est naturellement attaché et en renouvelant en nous, par la purification des passions, le souvenir des Êtres vrais. Car la vie soumise aux passions, de laquelle résulte pour nous l’oubli, est une souillure des âmes. Et la purification consiste dans le rejet de ces passions liées à la nature qui sont pour nous causes d’oubli.
Proclus, Commentaire sur la République, Essai 16, trans. Festugière, 354.10-355.8
La plupart des auteurs avaient coutume de conclure leurs fables par la formule « la fable a péri ». Ils voulaient montrer par là que les fables rapportent des choses qui n’existent pas, étant pures fictions, et en même temps que tout a été dit, qu’il n’y a plus de récit. Platon, tout au Contraire, et ici et ailleurs, dit que les mythes qu’il rapporte et sont sauvés et sauvent. Et très justement. Car ils interprètent l’Être vrai. En outre, par leur caractère même, ils sont utiles aux auditeurs et conduisent naturellement ceux qui les croient à la vérité sur les Êtres, bien qu’ils enseignent sans arguments vraisemblables et démonstrations, comme s’ils s’accordaient à la rectitude des idées innées que nous avons des choses antérieurement au raisonnement.
This section is about “the myth will save us, too, if we believe in it.” Proclus follows up by commenting that we are all in the flow of the River Lethe. At the end of the first paragraph above, he comments on the rejection of the passions that lead towards generation/nature that are the cause of our forgetfulness.
And that was that. Saving and saved.
I absolutely love reading the commentaries on Plato. The Platonists put in so many jewels about cultus, myth, and pious reverence of the Gods. It makes me feel so warm and fuzzy.
Other Reads
While reading the commentary on the Myth of Er, I had the fortune of reading some fun existential questions in Aguirre’s Cosmological Koans (I’m 4/5 done with that read) about the nature of branching choices in quantum mechanics, the soul, and whether the soul can even exist if the branching occurs or if the branching does not occur (meaning that the things that do not happen all cancel out because one life is chosen out of the many within the model).
He argues against the existence of the soul (or, rather, strongly implies that it does not exist) because a soul doesn’t make logical sense if one is starting from bodies. Before last year, I would have been very vulnerable to such an argument. As it stands, neither of those cases actually matters in the context of Platonism because you either get to make a fun analogy to Dionysos being divided by the Titans — the human soul, like him, being divided into a variety of material conditions — or his reforming again from the division, or a combination of both. On a zoomed-out level, it does raise interesting questions about the “shape” of eternity, which would hold the totality of all of that/us. Very complicated stuff, highly fun. I contemplated some of this while praying a few days ago, and it was interesting enough to break through the constant low-grade anger and emotional fatigue that have been disrupting my deeper ritual practices lately.
Right now, I am in the middle of the introductory material put together by the translators of Proclus’ Timaeus commentary. It’s a frustrating read because they keep saying things that are biased, and I’m tired. I wrote “WHAT THE FUCK” (yes, in all caps) in the margins in one place after debating for about thirty seconds whether it was disrespectful of Proclus or not to write profanity in a translation of one of his books. This means that my commonplace book posts will shift into putting up a few of the more interesting bits of that as soon as I actually reach the main text. I’ll also be done with the Aguirre soon, so I’ll either take a break from a heavy read and indulge in a novella or go directly to cracking open Penrose’s Cycles of Time.
📚